CHAKRAS
Huile sur toile.
Il est réconfortant de constater que loin des grandes villes et de leurs fureurs, de jeunes artistes méditent et créent, Il en a été ainsi de Troin à Annot. Maintenant, il en va de même avec Michaël Bellon dans Ie haut pays niçois. Ses œuvres exposées en !'hôtel de ville de Levens, s'inscrivent dans le droit fil de ce qu'il définit lui-même comme un « Symbolisme perspectiviste ». Celui-ci était déjà perceptible dans sa suite des « arcanes majeurs du tarot », montrée à Sophia-Antipolis où il alliait au géométrisme du dessin la vivacité de la couleur.
Ces traits se retrouvent ici avec une série d'huiles sur toile dont tes titres tels « liberté », « conscience », « présence », « subtilité », « protection », « le monde » peuvent justifier le caractère abstrait puisqu'il s'agit en l'espèce d'une peinture d'idées. Encore que celles-ci puissent être matérialisées, si l'on s'y applique, par !'image-symbole. Mais la pièce la plus curieuse de l'exposition me paraît être celle, relevant de l'hindouisme, des « sept chakras » que n'ignorent point, paraît-il, les adeptes du yoga.
Symbolisant l'individu par rapport à lui-même et au monde qui l'entoure avec conscience de la présence divine en l'homme et la nature, s'inscrivant dans un triangle évoquant la pyramide, une série de roues reflètent certaines parties du corps humain, représentées par un nombre variable de pétales de lotus et allant du sacrum au cerveau en passant par les, glandes génitales, le nombril, le sternum, le thymus, le plexus solaire, la thyroïde, le front avec des dominantes, l'une noire, écho de l'énergie destructrice et passive, !'autre blanche, écho de l'énergie créatrice et active.
L'effet de cette œuvre est des plus curieux. Il semble correspondre aux intentions de Michaël Bellon, lequel déclare « aimer mieux peindre ce qu'il imagine ou pense que ce qu'il voit et par là déboucher sur des valeurs un peu abstraites mais qu'il doit-être finalement possible d'appliquer dans le concret. » Il paraît par là ne point se refuser, même par le truchement de l'idée ou du symbole, à en venir au figuratif. C'est Ia grâce que nous lui souhaitons.
Jean MOURAILLE